Allez les bleus !
Les Bleus broient du noir
Attendus comme favoris de la coupe du Monde 2002, les
champions du monde ont déçu par une contre-performance
édifiante : pas un seul but inscrit en trois
matches - deux défaites et un nul. Cette équipe
de France n'a dégagé ni engouement ni
enthousiasme dans son jeu et est repartie par la petite
porte, piteusement. Et si la véritable équipe
de France était sénégalaise ?
Petrol Hann, Adidas et les autres
On aura tout dit sur les raisons de ce fiasco : fatigue,
joueurs vieillissants, choix discutables du sélectionneur,
excès de confiance
Sans oublier le fameux
: "Trop de sponsor tue le sport". Difficile
en effet de ne pas gloser sur ce contrepoint notable
: à mesure que les joueurs investissaient le
petit écran, ils s'éloignaient du trophée
du grand tournoi. Omniprésents dans les écrans
publicitaires, on a pu penser un moment que ces nouveaux
hommes d'affaires avaient troqué leur maillot
de foot contre un panneau d'homme-sandwich. Pour le
meilleur de leurs finances. Mais pas du football.
Usure
Trop de fatigue accumulée au cours d'une saison
marathon ? Les joueurs français ont eu l'air
carbonisés avant même d'entamer la compétition.
Les traces de cette fatigue semblaient évidentes
chez certains. La blessure de Zidane n'a été
que la preuve tangible du manque de fraîcheur
de l'ensemble des compétiteurs. Rompus par un
trop plein de matchs. Une blessure qui aura sans doute
beaucoup pesé sur le parcours de cette équipe
"démembrée". Après Pirès,
le meneur de jeu a fait défaut à un groupe
peu inspiré, qui a peut-être péché
par excès de confiance. Il n'empêche, le
peu de jus n'explique pas tout. La motivation était
absente. Lebuf a d'ailleurs eu ces mots : "
Cette Coupe du monde, on était "obligés"
de la gagner. Le plaisir n'y était pas."
Manque de jus, d'envie
Quatre ans plus tard
Au cours de ces trois matches, l'équipe de France
ne se sera montrée que sous de mauvais jours
: incapable d'insuffler du dynamisme dans son jeu, elle
a mené cette compétition sans conviction
et sans allant. Plus inquiétant : le système
de jeu a souffert de tout. Ça a ratatouillé
à tous les plans de jeu. Pas de vivacité,
pas d'inspiration ni de spontanéité,
hormis quelques individualités qui ont tenté
d'apporter un peu de d'énergie, comme Cissé
ou Makélélé, malheureusement sous-employés
par le sélectionneur Roger Lemerre. Pire, la
défense de l'équipe de France s'est avérée
souvent dépassée. Facilement débordée,
cette ligne d'arrières atteints par la limite
d'âge n'a pas été sans reproches.
Dessailly, Lebuf, Thuram, Lizzarazu étaient
loin du niveau de jeu d'il y a quatre ans.
Sénégal, équipe de France ?
Cette coupe ratée pour les joueurs "européens"
qui composent l'équipe de France a permis à
une autre formation d'exploser. L'équipe du Sénégal
a su créer l'événement (comme d'autres
outsiders : Turquie, Corée, Etats-Unis,
)
en se qualifiant pour les huitièmes puis les
quarts de finale. Composée à 90 % de joueurs
évoluant au sein de clubs français, chacune
des victoires apporte un peu de baume au cur du
football hexagonal, souvent décrié et
critiqué. Ces joueurs font une belle démonstration
du jeu "à la française". De
quoi réconforter les supporters déçus
du piètre résultat de leur équipe.
Et qui sait, peut-être va-t-on chanter I will
survive dans les rues de Dakar et un peu partout en
France ?
Olivier Charlot
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