Sambava la guerre éclate !
Explication
Témoignage de réfugié
de Sambava
Jeudi 27 juin 2002 : Des ex-miliciens
reconvertis en bandits de grands chemins
Dimanche 02 juin : Le Pds Jaosoa Jean-Pascal
reprend son fief de Sambava
Lundi 03 juin : Premier accrochage sérieux
à Sambava
Mardi 04 juin : Sambava la prochaine
menace viendrait-elle de la mer?
Mercredi 05 juin : Les troupes pro-Ratsiraka
ont débarqué à Sambava
Jeudi 06 juin 2002 : Les débarqués
dAmbodimanga sont introuvables
Lundi 10 juin 2002 : SAVA Désertion
des jeunes soldats rebelles !
Vendredi 14 juin 2002 : Coutiti
Lundi 17 juin 2002 : Soaline en France
?
Sambava - Réfugiés,
milices et mécontents
Encore haletant, José Barthélémy
Tsilanizara, dit Zôzô, lance des regards
furtifs aux alentours, pour voir si par hasard l'intéressée
est toujours dans le coin. "Elle était quelque
chose comme la nièce de Soaline. Elle était
toujours à ses côtés lors des opérations.
C'est elle qui désignait les victimes".
C'était jeudi dernier, dans un petit snack de
Soarano où on avait rendez-vous avec ce qu'on
appelle les "réfugiés", des
militants pro-Ravalomanana obligés de quitter
les provinces encore sous autorité Ratsiraka,
sous les menaces des milices. Zôzô en fait
partie. Betsimisaraka de Sambava, ceci a son importance
dans le contexte, sinon on ne l'aurait pas mentionné
comme il est de coutume, cultivateur et accessoirement
conseiller municipal de Sambava, il a été
arrêté le 19 mars par "11 hommes en
tenue militaire de la 2e Rfi de Diégo-Suarez
avec 4 milices de Sambava" (sic). Roué de
coups avant d'être laissé pour mort, il
s'enfuit en sautant par une fenêtre lorsque ses
tortionnaires se sont endormis. Le 31 mars, il arrive
à Tananarive après avoir voyagé
en cachette depuis Andapa.
Les témoignages des "réfugiés"
permettent de comprendre le recrutement des milices
et leur façon d'opérer. Selon Zôzô,
"les milices sont constituées de désoeuvrés
et de criminels". Il connaît bien ceux de
Sambava, généralement issus des rangs
des "Zatovo miaro ny faritany mizaka tena"
: Renel, un raccoleur de voyageurs pour les taxis-brousse,
Michel Radebason, un étudiant "raté",
Balozy, chauffeur de Soaline, Rodel, un taulard, et
Seta, un cordonnier. Le pasteur Dodet Alphonse Rabemananjara,
co-président par intérim du Kmsb, en a
identifié deux autres : Petro et Eddy. Ils faisaient
partie de ceux qui ont lancé, en direct à
la station de radio et télé Trt appartenant
à Soaline, le 1er février, une menace
de mort à l'endroit du pasteur, du futur Pds
Jaosoa Pascal, du maire Ianonjafy Marcellin et du receveur
des douanes, Espérat Razafindratsimba, actuellement
président de la "Cellule de crise des réfugiés
du Nord".
Pour circuler, les milices ont réquisitionné
de force un 4x4 du Padane, "un projet financé
par l'Usaid", selon le pasteur. Les opérations
de kidnapping, aux fins de meurtres, des leaders pro-Ravalomanana,
ont débuté le 21 janvier. Une information
émanant d'une taupe infiltrée dans l'entourage
de Soaline. Le pasteur sera alors obligé de changer
régulièrement de maison avant de se cacher
dans la brousse. Après un mois de marche à
pied, de traversées de rivières infestées
de caïmans et de nuits blanches à chasser
les moustiques, il embarque à Vohémar,
à bord d'un bateau qui le ramène à
Tamatave d'où il rejoint la Capitale. Sa femme
et ses deux filles de 7 et 3 ans l'ont accompagné
dans son périple. "Arrivé à
Tananarive, j'ai inscrit ma fille aînée
dans une école mais elle est trop traumatisée
par les événements pour se concentrer",
dixit le pasteur Dodet Alphonse.
Sur 450 "réfugiés" venant du
Nord, 119 sont originaires de Sambava. Mais le gros
de la troupe provient de Nosy-be. Sambava a été
"libéré" par les forces gouvernementales
mais ceux qui se sont caché dans la forêt
ne sont pas pressé de revenir à la civilisation.
"Ils ont encore peur car des milices sont encore
en liberté", explique Jean Radson qui a
aidé le directeur de Tiko de Sambava à
regagner Tana. Selon des "refugiés",
13 milices ont été arrêtées
par la population locale qui les a livrées aux
autorités. Mais ces dernières en ont libéré
10 pour des raisons non élucidées. Nous
avons essayé de joindre au téléphone
le Pds Jaosoa Pascal pour parler du sujet mais sans
succès.
"Les réfugiés ont peur de revenir
tant que les milices ne sont pas complètement
désarmées. Et puis, nous n'avons pas les
moyens financiers de payer le voyage", a déclaré
Samuel Ramanandalana, gendarme à la retraite,
obligé de fuir Andapa le 23 mars, le jour de
l'arrivée des milices dans la localité.
Dans le local de la "Cellule de crise du Nord",
sis dans l'immeuble "Roso" à Tsaralalàna,
la permanence est tournante entre les membres. Mais
certains ne sont plus très chauds pour y aller.
La répartition des 32 millions récoltés
jusqu'ici a fait des mécontens et chacun attend
toujours un geste de la part du gouvernement. "Le
fait que nous n'arrivons pas à obtenir une audience
ni auprès du premier ministre ni auprès
du président Ravalomanana amène à
penser qu'on accorde peu de cas à notre situation",
soupire un "réfugié". Les linges
sales se lavent en famille mais il arrive aussi qu'on
les jette tout simplement.
LA BATAILLE EN REGION SAVA
Mouvements de troupes
Les mouvements de troupes et les envois de renforts
étaient manifestement davantage à l'ordre
du jour des deux camps, mercredi, qu'un départ
éventuel pour Dakar. Les troupes du président
élu Marc Ravalomanana ont renforcé mercredi
leurs positions autour de la ville de Sambava, au nord-est
de Madagascar, dont elles ont pris le contrôle
après des affrontements avec les forces du président
sortant Didier Ratsiraka, qui ont fait au moins quinze
morts dimanche et lundi. Les militaires de M. Ravalomanana,
solidement installés sur l'aéroport de
Sambava, ont affirmé à l'AFP avoir "repoussé
la ligne de front à plus de 100 kilomètres
au nord". Un commerçant rencontré
sur place a confirmé avoir constaté qu'à
tout le moins ils tenaient un pont stratégique
à 20 kilomètres au nord de la ville. Tout
était calme mercredi à Sambava, étroitement
quadrillée par les troupes de M. Ravalomanana
et parsemée de barrages. Les combats ont cessé
depuis lundi soir, mais les officiers de M. Ravalomanana
signalent quelques tirs sporadiques "de harcèlement",
selon eux "de la part de militaires ou de miliciens
de M. Ratsiraka qui se cachent dans le secteur".
Pertes humaines
Le camp Ravalomanana a annoncé mercredi ses
premières pertes humaines depuis le début
des combats à Sambava: trois soldats enlevés
à la sortie d'un bar, torturés et abattus
à bout portant, selon leurs officiers. Le bilan
s'établissait jusqu'alors à "au moins
douze morts", dont quatre civils, les autres étant
des militaires ou des miliciens du président
sortant Didier Ratsiraka, selon les gendarmes locaux.
Un repli stratégique ?
Les officiers de M. Ravalomanana reconnaissent aussi
que le recul des forces de M. Ratsiraka "ressemble
à un repli stratégique", ont-ils
expliqué sur place. Le camp Ratsiraka pourrait
avoir opéré ce repli dans l'attente de
renforts envoyés par mer d'Antsiranana (nord)
lundi soir et mardi matin, et comportant notamment des
pièces d'artillerie, estiment-ils. Ils étaient
mercredi à la recherche de ces renforts, qui
pourraient avoir débarqué entre Sambava
et Antalaha, à 90 kilomètres au sud, selon
eux. M. Ratsiraka cherche probablement à contre-attaquer
sur Sambava des deux côtés, nord et sud,
et aurait l'intention d'utiliser l'artillerie pour pilonner
les pistes de l'aéroport local et de celui d'Antalaha,
seuls accès actuels pour les renforts de M. Ravalomanana,
ont encore analysé ses officiers.
Pourquoi la région Sava ?
M. Ravalomanana, lui, souhaite installer son administration
à demeure dans les deux villes, et aller s'assurer
le contrôle du port de Vohemar, à 140 kilomètres
au nord de Sambava. Le président élu pourrait
avoir aussi d'excellentes raisons économiques
de s'assurer le contrôle de la région d'Antalaha-Sambava-Vohemar,
la Sava. C'est la plus grande productrice de vanille,
dont Madagascar est le premier exportateur mondial,
et la récolte doit commencer début juillet.
Haut de page
Jeudi 27 juin 2002
Des ex-miliciens reconvertis en bandits de grands
chemins
Quelques-uns courent toujours dans la nature. Avec
leurs armes.
Dernièrement, des camionneurs et des automobilistes
qui empruntaient la route reliant Vohémar à
Ambilobe (environ 130 kilomètres) se sont plaints
de rackets dont ils ont été victimes sur
cette voie. Leurs récits font état d'une
bande d'individus, des civils, en armes, qui opèrent
dans la région de Daraina (à quelque 80
kilomètres de Vohémar), usant de barrages
de fortune pour obliger les véhicules à
s'arrêter, et dont le chef ne serait autre que
Renel, l'un des lieutenants de dame Soaline Julien.
Bien entendu, le véhicule ne continuera sa route
qu'après avoir payé un "droit de
passage" aux malfaiteurs, lesquels ne semblent
guère impressionnés par la présence
dans les parages, notamment à Ambilobe et à
Vohémar, des troupes gouvernementales.
Quoi qu'il en soit, et malgré la pénurie
de carburants, les coupures d'électricité
et les rumeurs parfois alarmistes, Sambava a célébré
son "26 juin de la libération" dans
la joie, mais sous haute surveillance.
Dimanche 02 juin 2002
Le Pds Jaosoa Jean-Pascal reprend son fief de Sambava
avant la conquête du Nord
Une cinquantaine de militaires, sous les ordres du
gouvernement de Jacques Sylla, ont investi Sambava,
petite ville sur la côte nord-est qui vivait depuis
des mois sous la botte des féroces fusiliers
marins à la solde du gouverneur Gara Jean Robert
et des miliciens de la députée Soaline,
pour y installer Jaosoa Jean Pascal, le président
de la délégation spéciale de la
province dAntsiranana. Avec succès : la
libération de Sambava sest,
jusquà présent, soldée sans
casse du côté des troupes gouvernementales.
Ceux den face ne peuvent en dire autant. En tout
cas, cest par son fief que Jaosoa Jean Pascal
il est toujours député élu
de cette localité a décidé
dentamer la conquête de sa province. Pour
Marc Ravalomanana, cest bien la conquête
du Nord qui a commencé.
Haut de page
Lundi 03 juin 2002
Premier accrochage sérieux à Sambava
avec l'arrivée des renforts de part et d'autre
L'interception des renforts rebelles par les forces
légalistes a été à l'origine
d'un accrochage, dans la matinée, au niveau d'un
pont situé à une douzaine de kilomètres
de Sambava. Des tirs ont été échangés,
jusqu'au milieu de l'après-midi, faisant au moins
un mort du côté des troupes du gouverneur,
et des témoignages concordants font état
de deux victimes parmi les civils. En tout cas, les
renforts annoncés par le Pds Jaosoa Jean-Pascal
vont arrivés en milieu d'après-midi, en
provenance d'Antananarivo. Une quarantaine d'hommes
auxquels devrait se joindre, dans le courant de la journée
de mardi, un second contingent qui a déjà
débarqué à Antalaha, avec du matériel.
Haut de page
Mardi 04 juin 2002
Sambava la prochaine menace viendrait-elle de la mer?
A Ambariomiambana, le petit village qui se trouve à
une douzaine de kilomètres au nord de la ville
qui fut le théâtre dun sérieux
accrochage lundi dernier entre les forces gouvernementales
et les troupes pro-Ratsiraka, les armes se sont tues.
Les " rebelles ", des miliciens encadrés
par des militaires du Rfi (Régiment des forces
dintervention) dAntsiranana, ont levé
le camp, se repliant du côté de Vohémar,
abandonnant sur place plus dune dizaine de cadavres,
les corps des leurs tués dans laffrontement.
Dans lautre camp, le bilan de toutes les opérations
entreprises depuis dimanche dernier se chiffre toujours
à deux blessés légers et deux civils
tués lundi.
Haut de page
Mercredi 05 juin 2002
Les troupes pro-Ratsiraka ont débarqué
à Sambava
Hier, à quarante kilomètres de là,
au sud, un bateau venant dAntsiranana a débarqué
une quarantaine de rebelles en armes,
munis en plus de matériels lourds. Un deuxième,
avec à son bord des canons, croise actuellement
au large des côtes de la ville. A Sambava, on
est entré définitivement dans une logique
de guerre. Les événements pourraient prendre
à partir de ce jour un nouveau tournant. Déboutées
de la ville par larmée, au terme daffrontements
qui ont duré en tout deux jours, les troupes
pro-Ratsiraka ne semblent pas vouloir s'arreter là.
Cest par la mer quils amorcent leur retour
sur le terrain. Dans la matinée d'hier, une quarantaine
dhommes ont débarqués, vraisemblablement
des miliciens et des militaires du Rfi (Régiment
des forces dintervention) dAntsiranana,
avec armes et équipements militaires, dont quatre
mortiers dans les environs dAmbodimanga à
quarante kilomètres au sud, sur la route vers
Antalaha. Par ailleurs, on signale également
quun deuxième bateau, venant également
dAntsiranana et qui serait équipé
de canons antiaériens, fait actuellement route
vers Sambava. Sa mission serait de pilonner la piste
de laéroport de la ville, lequel constitue
actuellement, pour les forces pro-Ravalomanana sur place,
le seul lien avec lextérieur.
Dès lannonce du débarquement de
lennemi à Ambodimanga, les forces gouvernementales
ont tenu à réagir tout de suite : hier,
en milieu de matinée, une forte troupe
le nombre dhommes la composant nayant pas
été communiqué a été
envoyée sur la route dAntalaha, avec pour
mission dintercepter, ou du moins de stopper lavance
des nouveaux arrivants. En tout cas, à Sambava,
depuis hier, beaucoup dofficiers ont du mal à
cacher leur surprise, sinterrogent sur les raisons
dune telle surenchère militaire de la part
de leurs adversaires. Parties de Tana, dimanche dernier,
avec pour mission première la pacification de
la ville de Sambava et de ses environs, il semblerait
alors que les troupes pro-Ravalomanana se trouvent actuellement
confrontées à une situation quelles
navaient pas prévues initialement. Mais
pas question de paniquer pour autant. Et cest
dans le plus grand calme que les hommes du général
Behajaina se mettent en place, se préparant à
toutes les éventualités. Néanmoins,
le moral est excellent et mes hommes sont gonflés
à bloc , comme la tenu à lassurer
lui-même le général qui ne manque
surtout pas de remercier la population de Sambava pour
laide précieuse quelle a apportée
à ses troupes. Car, effectivement, cette population
tient absolument à prouver quelle ne souhaite
nullement le retour de ceux de lautre camp. Les
comités de vigilance, les fameux andrimasom-pokonolona
du coin, participent activement avec leurs libérateurs
à la surveillance des barrages. Quelques arrestations
ont été effectuées hier : des civils
soupçonnés de connivence avec les militaires
dAntsiranana ou les sinistres milices de la députée
Soaline Julien. A propos de cette dernière, on
apprend, de sources concordantes comme on dit, quelle
serait actuellement à Antsiranana, quelle
aurait rejointe à bord dun avion privé
depuis Andapa, là où elle se serait directement
rendue après avoir quitté Sambava samedi
dernier. Sur place, certains miliciens se trouveraient
toujours au camp militaire dAmbolimadinika mais
il semble que leur arrestation ne figure pas pour le
moment dans les priorité des troupes légalistes
sur place. Quant aux gendarmes du coin, il semble quil
faille encore attendre davantage pour connaître
leur véritable position dans toute cette affaire
puisque leur commandant a
disparu depuis mardi
!
Hier, Sambava a encore pris des allures de ville morte
: lannonce du débarquement dAmbodimanga
a plus que jamais incité les responsables des
écoles et des banques locales à garder
portes closes. Globalement, Sambava a vécu hier
une journée assez calme. De ces calmes qui précèdent
la tempête. Dans la soirée, vers 22h30,
plusieurs coups de feu, et même des rafales de
mitraillette, ont été entendus en pleine
ville.
Haut de page
Jeudi 06 juin 2002
Les débarqués dAmbodimanga sont
introuvables
Dans la ville du moins puisquà Nosiarina,
village sis à trente kilomètres de là,
les forces légalistes, qui sy sont positionnées
en prévision dune attaque par le nord,
ont eu un accrochage, vers les 17h, avec des troupes
ennemies arrivant de Vohémar par camions. Des
coups de feu furent échangés mais on ne
sait pour le moment si cet affrontement a fait ou non
des victimes.
Plus au sud, sur la route vers Antalaha, le contingent
envoyé pour intercepter les forces pro-Ratsiraka
débarquées dun bateau mercredi dernier
à Ambodimanga, à quarante kilomètres
de Sambava, nont encore rien rencontré
de suspect sur leur route. Même constat pour le
corps expéditionnaire, formé dhommes
des forces gouvernementales et de gendarmes dAntalaha,
parti de cette dernière ville mercredi dernier
et qui était chargé de prendre les
rebelles à revers. Ces derniers, selon
toute vraisemblance, se cacheraient dans la forêt,
dans les environs dAmbodimanga.
Quant au navire muni de canons et que lon affirme
avoir bien aperçu croiser au large des côtes
de Sambava, il aurait curieusement disparu .
En ville, la gendarmerie et la police ont définitivement
rejoint le camp légaliste. On signale aussi quun
militaire solitaire du Rfi sétait rendu
aux forces pro-Ravalomanana hier. Ces dernières
confirment par ailleurs la mort de trois des leurs,
abattus après avoir été vraisemblablement
torturés par les rebelles lors
des affrontements de lundi dernier à Ambariomiambana.
Haut de page
Lundi 10 juin 2002
SAVA: Désertion des jeunes soldats rebelles
!
Les soldats restés fidèles au gouverneur
sortant, Gara Jean Robert, ont tenté de reprendre
Sambava pendant le week-end. Les forces légalistes
ont repoussé cette attaque des forces rebelles,
qui sest déroulée sur la route de
Vohémar, au Nord de Sambava. Selon des témoins
joints au téléphone, il sagit de
jeunes recrues. Face à la détermination
du camp den face, ces jeunes mutins ont préféré
senfuir. Seuls des éléments du 2ème
RFI demeurent sur le terrain. Toujours daprès
nos contacts, de nouveaux renforts viennent dêtre
envoyés pour épauler les rebelles. De
leur côté, les forces légalistes
essaient de percer vers le Nord. Par ailleurs, le ravitaillement
en carburant, par bateau, de la ville de Sambava a été
bloqué au niveau de Toamasina.
Haut de page
Vendredi 14 juin 2002
Coutiti
Le Colonel Coutiti, quant à lui, fait le va-et-vient
entre Antsiranana et Nosy Be où avec ses troupes,
il fait la chasse à une dizaine d'éléments
légalistes qui s'y sont infiltrés. Selon
des sources concordantes, ces derniers seront bientôt
renforcés d'autres éléments. Du
côté de la Sava, les affrontements se poursuivent
et, selon des sources locales, les troupes loyalistes
ont déjà pris la ville de Vohémar.
Pourtant, des renforts ont été envoyés
d'Antsiranana pour venir en aide aux rebelles, ce qui
pourrait intensifier les affrontements. A Ambariomiambana,
au camp du Génie Militaire situé à
8 km de Sambava, des biens appartenant à la dame
Soaline ont été découverts, comme
des camions et d'autres outils qui ont servi pour faire
régner la terreur dans la région. Sept
éléments fidèles à l'Amiral
ont également été interceptés
et vont être acheminés dans la capitale.
Un sort plus enviable par rapport à celui des
responsables directs des exactions commises dans la
région, qui subissent psychologiquement ou physiquement
la colère de la population. D'ici une semaine,
selon les observateurs, la région du nord pourrait
être totalement investie par les forces régulières.
Lundi 17 juin 2002
Soaline en France ?
Tandis que la vie essaie de reprendre son cours normal
à Sambava, entre les pénuries diverses
et les coupures délectricité, une
nouvelle qui est tombée hier, et qui demande
tout de même à être confirmée,
a fait leffet dun coup de tonnerre au sein
de la population : Soaline Julien, son mari et une de
ses filles auraient figuré parmi les passagers
de lavion qui emmena Didier Ratsiraka à
Paris, jeudi dernier. Tous les trois seraient maintenant
en France.
Rappelons que Soaline Julien, la chef des milices qui,
en compagnie des militaires du 2ème Rfi (Régiment
des forces dintervention), ont fait régner
la terreur sur la ville, entre les mois de janvier et
mai derniers, est à lheure actuelle lune
des personnes les plus recherchées de Madagascar.
Par ailleurs, on apprend quune équipe de
la Dgdie, le service de renseignements, a débarqué
à Sambava samedi dernier, avec pour but, justement,
denquêter sur toutes les exactions qui y
furent commises durant cette sombre période.
|