DIASPORA -Interview
J'ai toujours pensé qu'il serait intéressant
de connaître et de comprendre les raisons pour lesquelles
des malgaches sont installés à l'étranger.
Sous forme, d'interview ou de portraits, cette rubrique sera le
lieu de présentation de ces hommes ou femmes, jeunes ou moins
jeunes, connus ou inconnus, tous ces gens " loin de chez eux
" qui, quelquefois, se sentent chez eux, mais pas toujours
INTERVIEW
Véro
est une jeune malgache de 22 ans, qui vit à Nice depuis bientôt
5 ans. Elle suit des études en comptabilité. Plutôt
timide, elle est émouvante par sa simplicité et son
histoire un peu hors du commun.
Infogasy : Depuis
quand es-tu en France ?
Véro : Je suis arrivée ici, avec ma sur,
depuis exactement août 1997.
D'où est
venue l'idée ou la décision de partir ?
En fait, j'ai perdu mon père et ma mère quand j'avais
5 ans, et j'habitais depuis chez mon oncle et ma tante, qui sont
devenus véritablement "mes parents", à Fianarantsoa
(NDLR province du milieu sud et sud-est de Madagascar). A partir
de mes 9 ans un couple de français nous ont parrainées
et ensuite adoptées. A ma majorité, j'avais alors
le choix entre rester et continuer mes études à Madagascar
ou venir les rejoindre en France. Et voilà !
Tu avais donc le
choix, pourquoi avoir choisi de venir en France ?
Depuis tout ce temps, les liens se sont beaucoup renforcés
entre nous et nos parents adoptifs avec lesquels nous communiquions
en permanence et qui venaient aussi nous voir au pays. Le courant
passait merveilleusement bien.
Une fois en France,
est-ce que tout va bien ?
Tout va bien. Tout se passe très bien avec mes parents. L'ambiance
familiale est impeccable. Et je suis plutôt contente de mes
études.
A propos, quelles
études fais-tu ?
Après un BTS de 2ans donnant sur un diplôme préparatoire,
j'ai obtenu le diplôme d'études comptables et financières
(DECF), et je me prépare à l'étape supérieure
(le DESCF) à la fin de cette année, qui devrait, après
3 ans de stage, déboucher vers le diplôme d'expert
comptable, mais pour l'instant je me donne le temps de réfléchir
avant d'aller plus loin. Car je préférerais travailler
en entreprise que dans un cabinet. J'aspire à une vie de
famille plutôt tranquille et je trouve que l'expertise comptable
ne correspond pas tellement à cette idée.
Aucune nostalgie
de Fianar ?
Evidemment j'essaie d'y revenir autant de fois que possible, en
vacances.
Aucun projet de
rentrer définitivement un jour ?
J'y pense mais je pense d'abord à ma mère. C'est pour
ça que j'envisage de rester en France.
Et de rester en
France, tu l'as prévu en partant de là-bas ?
En vrai, je ne me suis pas posé cette question, mais je dirai
qu'oui car intérieurement je savais que je partais pour de
bon.
Tu es donc contente
de ta situation. Te sens-tu chez toi ici ?
Oui, un peu. Du moins pour l'essentiel ! Je
comprends ta question car beaucoup de compatriotes peuvent avoir
plus de difficultés que moi. On peut penser que d'avoir des
parents "français" rend plus facile l'intégration
sociale. Mais, même en classe, je n'ai jamais souffert d'aucune
forme de discrimination face aux autres, ni même de la moindre
différence de traitement de la part des professeurs ou des
responsables par rapport à mes collègues.
Te poses-tu des
questions sur la situation de Madagascar, penses-tu à d'éventuelles
actions que tu pourrais faire ?
Personnellement je ne pense pas avoir le punch ou la capacité
nécessaire pour initier moi-même des actions caritatives
humanitaires ou autres, mais je sais que si une action s'engage,
si une uvre est lancée, je suis toujours partante pour
participer. Je le fais déjà.
Que penses-tu des
malgaches installés en France ?
J'ai mis 1 an et demi avant d'en connaître dans ma région.
J'ai commencé par intégrer la chorale protestante
malgache, ensuite la jeune communauté catholique est née
et évidemment j'en fais partie. Aujourd'hui je suis dans
les deux. Les communautés sont très accueillantes,
et individuellement les gens sont plutôt cool.
C'est peut-être
parce que tu es sympa à la base ? Ou que tu vas facilement
vers les gens ?
Au contraire, non, je suis plutôt timide, et j'ai tendance
d'abord à rester dans mon coin. Mais quand les gens viennent
à moi, c'est là que je sors de ma réserve et
que je lie des connaissances et de vraies amitiés si affinité.
C'est quoi la communauté
pour toi ?
C'est surtout l'occasion de se retrouver entre compatriotes, d'exercer
des activités diverses. Et c'est un très bon moyen
d'épanouissement personnel et social.
As-tu des amis
français et autres ?
Oui, notamment ceux de ma classe avec lesquels je m'entends bien.
On sort et on s'amuse beaucoup ensemble
Merci Véro,
et au plaisir d'avoir bientôt de tes nouvelles.
Interview
par Hery J. RAKOTOMAHEFA
DIASPORA -Manif'
Samedi 29 juin 2002
A partir de 15h00 Marche pour Madagascar de la Place de la République
à la Place de la Nation
Dimanche 30 juin 2002
Espace Saint Martin
199 bis rue Saint Martin
Paris 3è - Métro Rambuteau
A 16 H - PAF : 15 Euros
Artistes : Nono Rakoto, Tao Ravao, Njila, Kikou et ses danseuses,
Lego, Ninie Donia, Solo Razaf, Justin Vali, Mily Clément,
Rija Ramanantoanina, Eric Tselatra, Senge
Contacts : collectifmadagascar@yahoo.fr
/ ciddmcom@wanadoo.fr
Samedi 15 juin 2002
Environ 400 personnes se sont données rendez-vous devant
l'ambassade malgache à Paris dans le 16 ème arrondissement,
pour ce nième manifestation organisée par "tiako
i Madagasikara France". Ambiance plutôt bonne enfant
malgrés la colère des manifestants lors de la lecture
de la longue liste des crimes commis par l'amiral Didier Ignace
RATSIRAKA sur le peuple malgache. Le début de la manifestation,
à 10h00 heure locale, était frileux. Mais l'arrivée
vers 11h00 de la majoritée des manifestants, réchauffa
l'ambiance. Des manifestants qui viennent des quatres coins de la
France : Orléans, Bordeaux, Lille, et une délégation
spéciale venue de Toulouse, où le président
de l'UDF François BAYROU ainsi que le maire et conseiller
général de la région, ont reconnu comme président
de Madagascar Marc RAVALOMANANA élu par la majorité
du peuple malgache.
Pour ceux qui ont raté ce rendez-vous, ils pourront se rattraper
lors de la marche qui sera organisée dans Paris le samedi
29 juin 2002. Le lieu et l'heure seront précisés ultérieurement
sur Infogasy.com (bien sûr !). Vous trouverez ici
les photos de la manifestation de ce samedi.
DIASPORA -Communiqué
Communiqué de l'Association Madagascar Développement
Bordeaux (France)
"DAKAR 2 : Unique solution pour éviter la guerre et
demande d'intervention des "Casques Bleus"
Président Ratsiraka, Président Ravalomanana !
L'épreuve de force continue. Des morts tous les jours, c'est
le triste résultat d'un blocage politique dans notre pays.
Cela apporte des conséquences économiques, humanitaires
désastreuses et surtout un début de guerre civil maintenant.
Pourquoi donc tout le peuple Malagasy doit continuer à souffrir
? Et faut-il désespérer ? NON, il est donc urgent
de prendre des mesures pour dénouer la situation actuelle
et que l'intrangigeance de vos positions respectives et surtout
l'absence d'ouverture doivent être rangés au fond de
vous même. Nous pensons donc que si vous allez ensemble à
Dakar pour dialoguer, débattre, régler vos différents,
sous l'égide de médiateurs étrangers et malagasy,
serait l'unique solution pacifique pour sortir de cette longue crise.
L'intérêt du Pays, le respect de notre Peuple et la
préservation de l'Unité Nationale doivent être
vos priorités.
Nous comptons donc sur votre sagesse pour mettre en place une démocratie
plus juste et plus forte afin de permettre à chacun de s'exprimer,
de vivre ensemble dans la paix. Néanmoins, en attendant la
mise en place de cette résolution concertée at acceptée
par chaque camp, nous estimons que c'est notre devoir envers nos
compatriotes malagasy de demander auprès de la Communauté
Internationale l'envoi d'une force d'interposition "Casques
Bleus" afin de rendre aux malagasy leurs libertés et
surtout d'assurer leur sécurité dans tout l'île.
"Apprenons à aimer nos ennemis car c'est apprendre
à accepter nos défauts".
Mahefa Razafindramanana
(Vice-président de l'Association Madagascar Développement
Bordeaux)
"Malagasy nino anareo fotsiny ihany sy tsy mandohalika mandrakizay".
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